PARIS (AFP) – Trois anciens directeurs de l’usine Ferodo-Valéo à Condé-sur-Noireau (Calvados) ont été mis en examen mardi à Paris pour une affaire dans laquelle au moins deux ouvriers sont décédés des suites d’une exposition à l’amiante, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.
L’un d’entre eux dirigeait l’entreprise entre 1971 et 1981 et les deux autres entre 1993 et 1996, selon l’une de ces sources. Tous trois sont poursuivis pour “blessures et homicides involontaires” et “non assistance à personne en danger”.
Un quatrième ex-directeur de l’usine entre 1957 et 1971, avait été convoqué mais il n’a pu se présenter en raison de son état de santé. Une expertise médicale a été demandé le concernant par les deux juges en charge du dossier, Marie-Odile Bertella-Geffroy et Didier Peltier, selon ces mêmes sources.
Trois autres anciens dirigeants de l’usine ont déjà été mis en examen le 19 septembre dans ce dossier pour les mêmes infractions.
Tous sont soupçonnés de ne pas avoir mis en oeuvre les moyens nécessaires pour protéger leurs salariés contre une exposition au matériau cancérigène alors qu’ils dirigeaient l’usine, malgré des réglementations de plus en plus restrictives depuis 1977.
L’interdiction totale de l’amiante est intervenue en France en 1997.
Les trois premiers mis en examen ont expliqué aux juges que le produit était autorisé à l’époque des faits et qu’il ont respecté toutes les dispositions du code du travail en vigueur, selon l’une des sources proches du dossier.
L’enquête fait suite aux plaintes déposées en 1996 par les familles de deux salariés de Ferodo-Valéo, dont la mort est due, selon les expertises, à un mésothéliome – une tumeur déclenchée par une inhalation de fibres d’amiante – et qui se sont constituées parties civiles. Le cas de la mort d’un troisième ouvrier reste soumis à une contre-expertise.
Sept autres anciens salariés souffrant de pathologies spécifiques à l’amiante ont également déposé plainte.